Table des matières :
Introduction
L'agence nationale de développement pour les soins de santé primaire au Nigéria (NPHCDA) supervise les services de santé primaire, y compris dans les domaines de la santé infantile et de la vaccination. Ces dernières années, l'agence s'est attachée à augmenter la couverture vaccinale et a notamment réussi à accroître la couverture du triple vaccin DTC (diphtérie, tétanos, coqueluche), qui est passée de 42 % à 66 % en l'espace de trois ans (2012-2014).
Le système de gestion de la chaîne d'approvisionnement en vaccins du pays comprend cinq niveaux de stockage :
- Unité de stockage frigorifique stratégique nationale (NSCS)
- Entrepôts de zone (6)
- Entrepôts provinciaux (37)
- Entrepôts régionaux (774)
- Établissements de santé (plus de 20 000)
Objectif du programme
L'objectif de la NPHCDA était d'atteindre une couverture vaccinale globale de 87 % d'ici 2015, en mettant à disposition des vaccins et du matériel de vaccination au bon endroit, dans les bonnes conditions et au bon moment.
Avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), de la Bill & Melinda Gates Foundation et d'autres partenaires, la NPHCDA a créé un tableau de bord axé sur ces deux domaines : le tableau de bord national de gestion de la performance des stocks de vaccins (VSPM).
Pour atteindre cet objectif et renforcer le système de gestion de la chaîne d'approvisionnement, la NPHCDA s'est concentrée sur deux axes :
Pour atteindre cet objectif et renforcer le système de gestion de la chaîne d'approvisionnement, la NPHCDA s'est concentrée sur deux axes :
- améliorer la visibilité des stocks et contribuer à éliminer les ruptures de stocks d'antigènes et de matériel à l'échelle nationale et jusqu'au niveau régional afin de remédier progressivement aux ruptures de stock dans l'ensemble des établissements ;
- inciter le personnel en charge de la chaîne du froid à adopter une culture axée sur les performances et l'action à tous les niveaux, en appuyant la prise de décisions sur le dialogue établi entre les différents niveaux de la chaîne d'approvisionnement.
Analyse de la situation
Définition et/ou adaptation des indicateurs
Les principales données nécessaires pour mesurer l'adéquation de l'approvisionnement étaient les stocks disponibles pour chaque antigène et matériel d'injection, qui pourraient ensuite être comparés à la politique nationale définissant les niveaux de stock minimal et maximal. Le niveau de stock minimal correspond à la quantité de fournitures nécessaire jusqu'au réapprovisionnement suivant. Le niveau de stock maximal correspond au niveau de stock minimal plus les quantités utilisées au cours de la période de réapprovisionnement. Les entrepôts provinciaux sont réapprovisionnés une fois par trimestre par les entrepôts fédéraux de zone ; les entrepôts régionaux sont réapprovisionnés une fois par mois par les entrepôts provinciaux ; et la plupart des établissements de santé sont réapprovisionnés une fois par semaine par les entrepôts régionaux. Les établissements de santé des États de Kano et de Lagos sont réapprovisionnés deux fois par mois directement par les entrepôts provinciaux, sans que les fournitures transitent par les entrepôts régionaux.
Analyse des lacunes
Les entrepôts régionaux utilisent également des affiches réutilisables pour visualiser le niveau de stock maximal, le seuil de réapprovisionnement et le niveau de stock minimal pour les vaccins et les fournitures associées (voir la figure 4).
Mise en œuvre
Les États de Kano et de Lagos ont été sélectionnés pour tester le tableau de bord VSPM lors de sa phase d'expérimentation en 2013. Pendant huit mois, le personnel provincial et national a examiné et utilisé les tableaux de bord hebdomadaires.
Utilisation et intégration des tableaux de bord dans les activités de gestion
Quatre mois après la mise en place du tableau de bord VSPM, le nombre de zones de gouvernement local ayant des stocks suffisants pour l'ensemble des vaccins avait augmenté, atteignant plus de 80 % (620 zones de gouvernement local). Ces bonnes performances sont restées stables jusqu'à fin octobre 2015.
L'exhaustivité des informations transmises par les zones de gouvernement local a systématiquement dépassé 90 %, les lacunes étant principalement dues à des conflits dans le nord-est du pays, où la mise en œuvre des activités de soins de santé primaire est devenue très difficile. Du fait de ces succès initiaux, le tableau de bord a été élargi pour inclure l'ensemble du matériel et des diluants utilisés pour la vaccination de routine.
La NPHCDA partage les tableaux de bord avec les parties prenantes et les décideurs une fois par semaine, ce qui a grandement contribué à renforcer la gouvernance et la responsabilité des systèmes de vaccination aux niveaux national, provincial et régional. Les commissaires en charge de la santé, les présidents exécutifs, les services provinciaux de santé primaire et les autres parties prenantes utilisent les tableaux de bord et les données de suivi pour savoir quand un réapprovisionnement est nécessaire, mais également pour comprendre et résoudre les éventuels problèmes survenant au niveau des zones de gouvernement local. Au niveau national, le directeur exécutif de la NPHCDA utilise les tableaux de bord pour identifier (et parfois aider) les États peu performants, suscitant une réaction et des actions positives de la part des décideurs provinciaux.
Enseignements tirés
- Les processus de collecte de données et d'élaboration des tableaux de bord ne sont pas automatisés. Le temps consacré à ces tâches par le personnel à chaque niveau de la chaîne d'approvisionnement n'est donc pas négligeable.
- L'amélioration des performances dépend du fait que le personnel utilise réellement les données pour étayer les décisions de réapprovisionnement ou se contente d'utiliser le matériel de vaccination pour atteindre les cibles concernant la population.
- Le système des tableaux de bord a été étendu aux zones de gouvernement local, mais pas encore aux établissements de santé. La visibilité en fin de chaîne reste donc incomplète.
- Au mieux, 80 à 84 % des zones de gouvernement local ont affiché une disponibilité absolue, l'instabilité dans les autres zones de gouvernement local ayant contribué à une moindre disponibilité.
Perspectives d'avenir
Dans une démarche proactive, la NPHCDA a récemment demandé aux États de respecter les recommandations nationales en faveur d'un système de flux poussés, dans lequel les États livrent les vaccins aux zones de gouvernement local. Ce système est destiné à remplacer le système ad hoc de flux tirés actuellement en place dans la plupart des États, dans lequel les zones de gouvernement local réceptionnent les produits. L'évolution des systèmes de distribution permettra de garantir des calendriers de livraison plus réguliers et la disponibilité des vaccins et du matériel en temps voulu, là où ils sont nécessaires. La NPHCDA travaille en collaboration avec les partenaires d'exécution afin de mettre en place un modèle de renouvellement des commandes automatique avancé ou éclairé permettant aux entrepôts provinciaux d'approvisionner directement les établissements de santé. Cette approche a été adoptée dans les États de Kano et de Lagos, où elle a permis de garantir une disponibilité des produits supérieure à 90 % dans les établissements de santé. Elle devrait être déployée rapidement dans l'État de Bauchi.
Les efforts menés par le Nigéria pour améliorer la visibilité et l'utilisation des données à l'aide de tableaux de bord sont reconnus comme un excellent exemple d'amélioration des performances par le biais de l'amélioration des processus de la chaîne d'approvisionnement et de l'utilisation des données.
1Microsoft Dynamics NAV est un progiciel de gestion intégré (PGI) destiné à aider les petites et moyennes entreprises à gérer leur chaîne d'approvisionnement.
2Visibility and Analytics Network (VAN) est une initiative menée par la Bill & Melinda Gates Foundation.